EDITO

Trouver sa place. Ces trois mots résonnent comme une quête, un écho intime et collectif, un geste de résistance. C’est le fil rouge de cette nouvelle édition du festival REGARD(S), un espace où les images s’émancipent, se heurtent, se répondent et se réinventent.

Au cinéma comme dans la vie, trouver sa place n’a jamais été une évidence pour les personnes LGBTQIA+. Trop souvent reléguées aux marges, invisibilisées, caricaturées ou réduites au silence, elles ont dû inventer leurs propres langages, leurs propres récits, leurs propres familles.

REGARD(S) naît de cette urgence : celle de créer un lieu où les existences queer se racontent sans filtre, sans peur, sans justification.

Trouver sa place, c’est d’abord refuser celle qu’on nous assigne. C’est dire non à la norme, à la case, au scénario imposé. C’est se réapproprier son corps, ses amours, ses colères, ses joies. Le cinéma queer est né de cette insoumission : il déplace les frontières, déjoue les genres, brouille les lignes entre réalité et fiction, masculin et féminin, visible et invisible. Il offre des mondes possibles là où le réel, parfois, ferme les portes.

Mais REGARD(S) ne se contente pas de montrer. Il invite à comprendre, à dialoguer, à ressentir. Chaque film, chaque rencontre, chaque débat est une invitation à tisser des liens, à construire un espace commun où la diversité des parcours devient une richesse. Car trouver sa place, ce n’est pas seulement exister à côté, c’est exister avec. C’est refuser la solitude imposée par les normes, et lui préférer la puissance du collectif, des alliances, des solidarités.