11 décembre 2024 – 19h00 – Cinéma ARVOR – Espace Rencontre – GRATUIT
L’esthétique queer dans un cinéma lesbien récent
par Mercedes McGrath, docteure en études cinématographiques et audiovisuelles et autrice d’une thèse intitulée « L’esthétique queer dans l’œuvre de Chantal Akerman », partiellement financée par le LabEx ICCA et soutenue à l’Université Sorbonne Nouvelle en mars 2025. En tant que chargée de cours, elle a enseigné à la Sorbonne Nouvelle, à l’École polytechnique et à Sciences Po Paris.
Cette conférence retracera quelques tendances esthétiques dans l’histoire des cinémas lesbiens occidentaux jusqu’à la sortie de deux films en 2024. Comme d’autres films lesbiens qui les précèdent, Love Lies Bleeding (Rose Glass) et Les reines du drame (Alexis Langois) continuent à explorer certaines caractéristiques d’une esthétique queer – notamment le brouillage des temporalités ainsi que la confrontation entre le fantasme et la réalité qui ne sont pas clairement distingués – tout en rajoutant des éléments que l’on peut qualifier de relativement « nouveaux » dans les cinémas lesbiens : le dégoût, l’horreur et la violence auxquels les protagonistes contribuent pleinement. Ces deux films, dont l’un nous plonge dans l’histoire des années 1980 et l’autre nous projette dans l’année future de 2055, puisent dans des références aux cultures LGBTQ+ et contribuent à ce que les lesbien-ne-s et les bisexuel-le-s se reconnaissent dans l’histoire queer qui, parfois, les dissimule.

13 décembre 2024 – 16h00 – Cinéma du TNB – Espace Rencontre – GRATUIT

DRAGORAMA
Dragorama est un projet de conférence gesticulée visant à retracer l’histoire du drag au septième art tout en saisissant l’impact de ses apparitions. La conférence sera présentée sous forme narrative et spectaculaire suivant le fil d’une soirée au Dragorama, une salle de projection oubliée dont les murs sont hantés par Barbara Bobine : une drag de l’entre-deux-plans à l’apparence d’une
starlette oubliée qui roule toujours sa pellicule. Un peu floue, un peu trop maquillée, jamais vraiment cadrée, mais toujours là, quelque part entre une chute ratée et un plan censuré.
Depuis plus d’un siècle, elle veille sur les plans oubliés, les personnages travestis, les scènes évincées — tout ce que le cinéma a préféré couper, transformer, moquer ou taire. Fatiguée de vivre dans les marges du montage et profitant de l’arrivée soudaine des spectateurs au Dragorama, Barbara Bobine reprend sa place à l’écran le temps d’une soirée pour raconter l’Histoire du cinéma
à travers ses faux cils et un regard résolument indocile.
Barbara Bobine revient prendre la lumière, non pas pour jouer un rôle, mais pour révéler tout ce que le cinéma a tenté d’effacer.
